Science, innovation et coopération : l’OiEau au cœur de la transition écologique à l’heure de la COP30

Le projet DYNOBA (Dynamisation des Organismes de Bassin transfrontaliers africains) incarne la vision de l’OiEau : une gestion concertée et scientifique des ressources partagées.

Face à des sécheresses plus fréquentes et à la pression croissante sur les ressources, DYNOBA accompagne plusieurs organismes de bassin en Afrique de l’Ouest et du Centre pour améliorer la gouvernance de l’eau.

Ce projet, soutenu par l’Union européenne et de nombreux partenaires institutionnels africains, favorise le dialogue politique, la collecte et la reconstitution de données hydrologiques communes, ainsi que la prévision des débits et alertes inondations, essentielles à la planification durable.

Autre initiative phare, Bio-Plateaux renforce la coopération régionale sur les bassins de l’Oyapock et du Maroni, zones riches en biodiversité mais sensibles aux pressions humaines et climatiques.

Grâce à la mobilisation des données environnementales, ce projet met en place des plateformes d’observation partagées et favorise le suivi des indicateurs de qualité de l’eau.

L’OiEau agit ici comme facilitateur scientifique et institutionnel, démontrant que l’information partagée est une condition essentielle pour préserver les écosystèmes transfrontaliers et la paix environnementale.

La science de l’eau se déploie aussi dans l’espace.

À travers le projet SCREEN et les études sur l’hydrologie spatiale, l’OiEau accompagne des chercheurs, gestionnaires et décideurs dans l’appropriation des données satellitaires au service de la gestion de l’eau.

Le lancement en décembre 2022 du satellite SWOT (Surface Water Ocean Topography), est l'aboutissement des efforts du groupe de travail sur l'hydrologie spatiale animé par l'OiEau, avec des acteurs français de la recherche, institutionnels, techniques et opérationnels tels que le CNES, l’IRD, l’AFD, IRSTEA, le BRLi, la CNR et le CLS. il permet de suivre en continu, en complément aux relevés de terrain, les niveaux des rivières et des lacs.

Ces programmes permettent d’exploiter des technologies spatiales de pointe (altimétrie, télédétection, modèles hydrologiques) pour mieux prévoir les inondations, suivre les nappes, améliorer la navigation fluviale et anticiper les sécheresses.

C’est une contribution scientifique directe à la résilience climatique, en parfaite résonance avec les objectifs de la COP30.

Dans un contexte d’intensification des épisodes de sécheresse et d’inondations, les projets européens SpongeWorks et SpongeScapes, coordonnés en partie par l’OiEau, promeuvent des paysages “éponge”.

Ces territoires sont conçus pour retenir l’eau naturellement, grâce à des infrastructures vertes (zones humides, végétalisation urbaine, restauration de sols).

Alors que SpongeScapes fournit les bases scientifiques, SpongeWorks se concentre sur la mise en œuvre à grande échelle.

En favorisant la co-création de solutions fondées sur la nature avec les collectivités, chercheurs et citoyens, ces projets démontrent que l’adaptation au changement climatique peut s’appuyer sur des approches écologiques et participatives.

L’OiEau y joue un rôle central d’animation, de formation et de diffusion des bonnes pratiques à l’échelle européenne.

Sur son site de La Souterraine, l’OiEau met ses plateformes pédagogiques au service de porteurs de projets souhaitant tester leurs produits et solutions. 

Ces véritables Living Lab de l’eau ont récemment été mis au service du projet REISAR (Système Robotisé Avancé pour l’Inspection des Réseaux d’Assainissement et la Préservation de l’Eau), financé par le plan France 2030.

Objectif : concevoir un robot amphibie semi-autonome capable de cartographier avec précision les réseaux d’assainissement, souvent inaccessibles ou dangereux pour les opérateurs humains.

Les tests menés sur les plateformes de l’OiEau permettent d’évaluer ce robot inédit à propulsion par vis sans fin, capable d’évoluer dans la boue, le sable ou l’eau stagnante.

Son système de numérisation 3D et de géolocalisation intérieure ouvrira la voie à une maintenance prédictive, une meilleure protection des milieux naturels et une sécurité renforcée des agents.

Le projet illustre parfaitement la synergie entre recherche appliquée, innovation et formation, trois piliers essentiels dans les missions de l’OiEau.

En favorisant le dialogue entre chercheurs, institutions, collectivités et entreprises, l’OiEau contribue à construire une culture mondiale de l’eau fondée sur la solidarité, la technologie et la durabilité.

À travers ces projets, ses solutions et savoir-faire, l’OiEau démontre qu’une science ouverte et appliquée peut être un puissant levier de développement durable, en associant innovation technologique, coopération institutionnelle et formation des acteurs de terrain.

Qu’il s’agisse d’hydro-diplomatie, de télédétection, de robotique ou de gouvernance participative, chaque initiative contribue à un objectif commun, garant d'un développement durable et de la paix : mieux connaître, mieux gérer et mieux partager la ressource en eau.

Parce qu’il n’y aura pas de transition climatique sans transition hydrique, la science et la coopération restent nos meilleurs alliés pour préserver l’eau, la vie et la paix.