La géomatique, un métier d’ingénierie essentiel pour le développement des connaissances sur l’eau !

Publié le 13/05/22

Connaissez-vous la géomatique ? Cette discipline, qui combine à la fois géographie, cartographie et informatique, permet de disposer de données numériques cohérentes pour décrire les territoires et leurs ressources. 

A l’occasion de la Journée Mondiale de l’ingénierie pour l’avenir, il est essentiel de rappeler à quel point l’ingénierie de la géomatique est importante pour le développement de la connaissance et du partage des données sur l’eau. 

Rencontre avec David et Laurène, géomaticiens à l’OiEau, spécialisés sur le Service d’Administration des Données et Référentiels sur l’Eau (SANDRE).

Comment expliquez-vous l’importance de la géomatique ?


Ce terme peut vous apparaître flou et lointain mais pourtant la géomatique nous accompagne au quotidien : lorsque nous consultons un itinéraire sur une application GPS, lorsque nous regardons la carte d’incidence du Covid 19 ou encore si nous consultons les résultats des élections sur une carte dynamique…

 « Géomatique » c’est la contraction de géographie et d’informatique, c’est un terme qui regroupe l’ensemble des outils et des méthodes permettant d’acquérir, de représenter, d’analyser et d’intégrer des données géographiques. Elle englobe donc toutes les activités de collecte, de traitement et de diffusion des données géographiques. L’information géographique des données permet leur représentation cartographique mais ne se résume pas aux supports graphiques de diffusion ou à l’intention géographique qui a présidé à sa production. Les cartes n’ont évidemment pas le monopole de l’information géographique : elles n’en proposent qu’une (re)présentation possible. Lorsque que les données géographiques sont couplées à des données métiers et statistiques, elles permettent la mise en place de puissants outils pour l’aide à la prise de décision. 


Comment êtes-vous arrivés à exercer le métier de géomaticien ? Comment décririez-vous votre métier au quotidien et l’importance de la géomatique par rapport au secteur de l’eau ?


Laurène Debray : Suite à une formation d’ingénieur agronome spécialisée dans le numérique appliqué à l’agriculture et l’environnement (AgroTIC), j’ai intégré l’OiEau en 2016 et plus particulièrement le secrétariat technique du Service d’Administration des Données et Référentiels sur l’eau (SANDRE), qui a pour mission d'établir et de mettre à disposition le référentiel des données sur l'eau du système d'information sur l'eau (SIE). A l’interface entre les professionnels des métiers de l’eau et les informaticiens, je réalise des modèles de données sur les différentes thématiques de l’eau. Puis en conformité avec ces modèles, je collecte, contrôle et diffuse publiquement des données de référence géographiques sur l’eau (réseau hydrographique, stations hydrométriques, entités hydrogéologiques, etc.). 

En tant que géomaticienne à l’OiEau je participe à l’ouverture des données sur l’eau, c’est-à-dire à leur mise à disposition, leur partage et leur réutilisation. Ce travail facilite la réalisation d’études environnementales et la mise en place des politiques environnementales. 


David Viglietti : A l’OiEau depuis 2015 et issu d’une formation d’ingénieur agronome et d’un Mastère Systèmes d'Informations Localisées pour l'Aménagement des Territoires de l’institut AgroParisTech, je travaille également comme ingénieur géomaticien à l’OiEau au sein du SANDRE. Toutes les données sur l’eau du secteur public sont en effet libres, gratuites et utilisables. Elles sont rassemblées et mises à disposition à travers un dispositif partenarial intitulé « Système d’Information sur l’Eau (SIE) ». Le référentiel de données sur l'eau est un ensemble de spécifications, de jeux de données et de règles. Il facilite les échanges de données, notamment en élaborant un langage commun à tous les acteurs de l'eau en France. Mon métier se déroule majoritairement en bureau et ma mission principale consiste à assurer la collecte, le contrôle et la diffusion des données publiques de référence conformes aux modèles SANDRE (Aires d’alimentation de captage, Zones vulnérables, Zones sensibles, etc..…). 

Je développe donc des algorithmes d’intégration et d’analyse des données brutes produites par les acteurs du domaine. Je produis également des rapports de contrôles de conformité, qui qualifient la donnée et facilitent son usage. J’oriente les usagers et participe à l’animation des instances de pilotage et de suivi des données du SIE, sous l’égide de l’Office Français de la Biodiversité (OFB). Je participe également à des projets orientés métiers en France et à l’international, afin d'appuyer le partage des données et les systèmes d'information pour une meilleure gestion de l'eau auprès de nos partenaires. Ce métier, aux tâches variées, est en adéquation avec les enseignements que j’ai suivis à la frontière des thèmes de l’eau , de l’environnement et des technologies de l’information géographique.