Bulletin annuel de la situation hydrologique en France - Septembre 2023 à Août 2024

Publié le 03/01/25

Janvier est souvent l'occasion de faire le point sur l'année écoulée. Cap sur un récapitulatif de la situation hydrologique en France, du 1er septembre 2023 au 31 août 2024 !

Qu'est-ce que le BSH ?

Le bulletin national de situation hydrologique (BSH national) décrit l'état des ressources en eau sur le territoire métropolitain du mois précèdent.

Un Bulletin National annuel de Situation hydrologique (BSH national), concernant l’année hydrologique précédente, est également édité une fois par an.

Ces bulletins sont constitués d’un ensemble de cartes, de graphiques d’évolution et commentaires qui présentent la situation quantitative des ressources en eau selon des grands thèmes : pluviométrie, débits des cours d’eau, niveau des nappes d’eau souterraine, état de remplissage des barrages-réservoirs et du manteau neigeux.

Ils fournissent également une information synthétique sur les arrêtés préfectoraux pris pour limiter les usages de l’eau durant la période d’étiage.

Ils sont le résultat d’une collaboration de différents producteurs et gestionnaires de données:

  • Météo-France pour les données météorologiques (précipitations, humidité des sols, manteau neigeux);
  • les DREAL de bassin et le service Vigicrues (ex SCHAPI pour les données sur les débits des cours d'eau et l'état de remplissage des barrages (en collaboration avec d’autres acteurs nationaux, comme EDF, VNF et des EPTB tels que Seine Grands Lacs et Loire) ;
  • le BRGM pour les niveaux des nappes d’eau souterraine. Ces données sont produites a dix reprises au cours de l’année ce qui explique leur absence de certains bulletins ;
  • l’Office français de la biodiversité (OFB) pour les observations sur les étiages (entre les mois de juin et octobre).

Le bulletin est réalise sous l’égide du comité de rédaction composé des différents contributeurs du BSH (producteurs et gestionnaires de données), animé par l'Office International de l’Eau (OiEau), en lien avec l’OFB et la Direction de l’eau et de la biodiversité du ministère de la Transition écologique et solidaire.

En savoir +

Qu'entend-on par année hydrologique ?

L’année hydrologique est définie comme la période de 12 mois débutant après le mois habituel des plus basses eaux. En fonction de la situation météorologique des régions, l'année hydrologique peut débuter à des dates différentes, mais en France métropolitaine, il est considéré qu’elle débute au mois de septembre.

Ce bilan de situation hydrologique annuel traite ainsi la période du 1er septembre 2023 au 31 août 2024.

Précipitations

A noter > une pluviométrie excédentaire en moyenne sur le pays avec toutefois de fortes disparités géographiques.

Ces excédents ont provoqué des crues et inondations, particulièrement dans le nord du pays et dans certaines zones du sud-ouest. À l’inverse, le pourtour méditerranéen, la vallée du Rhône et la Corse ont connu des précipitations souvent déficitaires, avec parfois jusqu'à 80 % de déficit, limitant le rechargement des ressources en eau. 

Cette année hydrologique a également été marquée par des périodes de douceur exceptionnelle en fin d’hiver, qui ont accéléré la fonte des neiges en montagne et par des orages intenses mais localisés.

Humidité des sols

A noter > un important contraste de l'humidité des sols en France. 

En début d’automne, un déficit pluviométrique et des températures élevées ont asséché les sols sur la majeure partie du pays, surtout sur les régions méditerranéennes et en Corse, tandis que le niveau d’humidité des sols était plus conforme à la saison sur le nord et l’ouest de l’Hexagone. 

En novembre, les pluies abondantes ont humidifié les sols dans de nombreuses régions, mais la sécheresse extrême a persisté autour du golfe du Lion et en Corse. 

Ce contraste a perduré tout au long de l’hiver et du printemps, où les sols du nord et de l'ouest ont atteint des niveaux record d'humidité alors que ceux des régions méditerranéennes sont restés extrêmement secs. Cette situation s’est maintenue durant l’été, avec une humidité des sols élevée sur le nord et l’ouest, rappelant des conditions printanières, tandis que les sols méditerranéens sont demeurés très secs.

Nappes

A noter > des évolutions contrastées, marquées par des phases de recharge et de vidange influencées par les précipitations. 

Malgré le début de la période de vidange au printemps et la baisse continue des niveaux en été, la recharge excédentaire de 2023-2024 et les pluies printanières ont permis de maintenir des niveaux globalement au-dessus des normales mensuelles jusqu'en août, hormis dans les régions méditerranéennes et certaines nappes très inertielles, qui ont conservé des niveaux bas à très bas.

Cours d’eau

A noter > un contraste spatial marqué.

La fin d'étiage a été plus précoce que les années précédentes, avec une amélioration des débits dès octobre et novembre, et des débits majoritairement excédentaires dès décembre. 

Le printemps pluvieux a maintenu des débits élevés, sauf sur le littoral méditerranéen, la Corse et la Bretagne. L'été est resté excédentaire, sauf sur la Bretagne et la Corse.

Taux de remplissage des retenues

A noter > un taux de remplissage contrasté des barrages, avec une baisse initiale jusqu’en novembre, suivie d’une augmentation progressive de décembre à avril, bien que de manière inégale selon les régions. 

Au printemps, les objectifs de remplissage ont été atteints, voire dépassés dans de nombreux réservoirs. Cependant, une légère baisse a été observée en août, avec des taux globalement stables sauf en Corse et dans le bassin Adour-Garonne, où une diminution plus marquée est apparue.

Lire le bilan annuel