L’hydrologie spatiale, un outil innovant pour la gestion de l’eau

Publié le 11/02/22

Face au changement climatique et à la raréfaction des ressources hydriques, l’OiEau accompagne le déploiement de l’hydrologie spatiale, en animant depuis 2014 le groupe de travail français sur l’hydrologie spatiale et à travers des projets menés en Afrique sur les bassins versants du Congo, du Niger et du Sénégal, ainsi que sur le plateau des Guyanes en Amérique centrale.

Mieux connaitre le cycle de l’eau à échelle globale est en effet essentiel pour améliorer la gestion des ressources en eau disponibles pour l’activité humaine, préserver la biodiversité et réduire les risques de catastrophes naturelles.

Grâce aux agences spatiales et à plusieurs réseaux d’acteurs, l’observation des bassins hydrographiques sous l’œil des satellites est désormais possible. Elle s’avère être un outil essentiel d’aide à la décision autour des enjeux de l’eau et de la prévention des risques.

Cependant, ces nouvelles dynamiques supposent de mener une réflexion collective relative au développement d’outils spécialisés, aux modalités d’utilisation, aux acteurs impliqués ainsi qu’aux perspectives multisectorielles.

C’est tout l’enjeu des rencontres scientifiques « HYDROSPACE » qui, depuis 2003, tentent de documenter le débat autour de la télédétection satellitaire à échelle internationale. En juin 2021, l’OiEau a participé au workshop « Hydrospace – Geoglows » organisé par l’Agence Spatiale Européenne (ESA), le CNES et la GEO Global Water Sustainability Initiative (GEOGloWs). 300 scientifiques, originaires de 41 pays, ont participé à cet évènement d’échange qui visait à répondre aux problématiques de l’observation satellitaire pour le stockage des eaux souterraines. De ce travail collaboratif a émergé un rapport complet qui met en lumière les différents axes thématiques et les principales recommandations à prendre en compte : une meilleure coordination entre acteurs, le renforcement de capacités, le développement d’un système de stockage global, une diffusion adaptée des outils et données ou encore le soutien à la « science ouverte ».

L’OiEau est très impliqué sur ces thématiques puisqu’il anime, depuis 2014, un groupe de travail sur l’hydrologie spatiale regroupant à la fois des acteurs de la recherche (CNES, IRD, IRSTEA), des acteurs institutionnels (AFD, OiEau) et des opérateurs techniques privés (BRL ingénierie, CNR, CLS). Son objectif est de favoriser les échanges et de concilier les visions des parties prenantes avec les besoins des utilisateurs, autour des technologies innovantes, notamment à travers le programme SWOT, pour la récolte de données spatiales utiles à la gestion de l’eau. Parmi elles, se distinguent notamment l’altimétrie spatiale, qui permet d’estimer les hauteurs et débits des cours d’eau, et la récolte de données multi-capteurs (imagerie, radar).

A ce jour, ces outils ont permis de mener de nombreuses actions, dont la prévention des crues dans le bassin du Niger via l’estimation des pluies par satellite et l’altimétrie spatiale, ou encore la création d’un système d’information hydrologique sur le bassin du Congo pour le développement du potentiel hydroélectrique et la prévision des hauteurs d’eau.

Le groupe hydrologie spatiale a choisi le bassin du fleuve Congo comme bassin pilote. Grâce à cette coopération, la CICOS dispose aujourd’hui d’un système d’information hydrologique alliant données in situ et spatiales, extrêmement utile aux Etats membres
Mme Judith Enaw née Judith Efundem Agbor

Secrétaire Générale, Commission Internationale du Bassin Congo-Oubangui-Sangha